Depuis plusieurs mois, les entreprises québécoises font face au même problème : la pénurie de main-d’œuvre. L’embauche de travailleurs locaux est devenue une tâche très difficile. Une des solutions pour remédier à cette situation est le recrutement de travailleurs étrangers à l’international. Le recrutement international est un processus qui peut être long et les démarches sont assez complexes. Malheureusement, il y a beaucoup de mythes et de fausses croyances qui entourent le recrutement international et ce que cela implique réellement pour les employeurs.
Est-ce que vous avez les connaissances nécessaires pour recruter à l’international? Nos experts répondent aux questions les plus fréquemment posées au sujet du recrutement international!
1. Combien d’employés minimum une entreprise doit-elle avoir pour pouvoir recruter à l’international via le programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET)?
Réponse :
Il n’y a aucun minimum d’employés requis pour pouvoir recruter à l’international. Cependant, les entreprises qui souhaitent embaucher plusieurs travailleurs étrangers temporaires à bas salaire (moins de 23,08$/h) doivent se soumettre à une règle qui limite à un maximum de 10% de travailleurs étrangers par lieu de travail. Exemple: une entreprise qui compte 100 employés ne peut pas embaucher plus de 10 employés étrangers à bas salaire. Cette règle ne s’applique pas pour les postes à haut salaire (plus de 23,08$/h) et les postes admissibles au traitement simplifié. Il y a aussi des exemptions pour les compagnies qui embauchent moins de 10 employés.
De plus, le ministre Jean Boulet a annoncé qu’il y aura prochainement une hausse de 10 à 20% de travailleurs étrangers par lieu de travail, dans certains secteurs spécifiques, ce qui permettra à plusieurs entreprises d’embaucher plus de candidats provenant de l’étranger.
2. Combien de temps doit-on prévoir pour une démarche de recrutement à l’international?
Réponse :
Entre début de la démarche et l’arrivée des travailleurs étrangers, au sein de l’entreprise, nous devons prévoir un délai d’environ 7 à 12 mois. Les délais varient selon le volet dans lequel les demandes sont faites au gouvernement et selon la charge de travail dans les bureaux de visa qui traitent les demandes de permis de travail des travailleurs.
3. Est-ce que la quarantaine de 14 jours est imposée à tous les travailleurs étrangers qui arrivent au Canada?
Réponse :
Non, les travailleurs étrangers temporaires sont soumis aux mêmes règles gouvernementales que les voyageurs qui reviennent au Canada. Actuellement, si les travailleurs sont doublement vaccinés, avec les vaccins reconnus par le gouvernement canadien, ils doivent seulement présenter une preuve de test PCR négative effectué dans les dernières 72 heures, afin qu’ils puissent rentrer au Canada sans faire de quarantaine.
4.Les vaccins contre la covid-19 sont-ils obligatoires pour tous les travailleurs étrangers?
Réponse :
Non, les travailleurs étrangers qui ne sont pas entièrement vaccinés peuvent tout de même entrer au pays et travailler, cependant, ils doivent se soumettre à une quarantaine obligatoire de 14 jours, dès leur arrivée. Cependant, l’employeur doit verser un salaire au travailleur pendant la période de quarantaine pour un minimum de 30 heures par semaine, au taux indiqué dans son contrat de travail et dans l’EIMT.
6.Quelle est la durée contractuelle d’un permis de travail pour les travailleurs étrangers temporaires?
Réponse :
La durée contractuelle d’un permis de travail pour les travailleurs étrangers temporaires peut aller jusqu’à 3 ans et il est renouvelable.
7.Est-ce que l’employeur doit fournir un logement et nourrir les travailleurs étrangers qu’il embauche?
Réponse :
Non, pour les employés à bas salaire (moins de 23,08$/h) la responsabilité des employeurs est de fournir un logement pour la durée du contrat et fournir une assurance privée en attendant qu’il soit admissible à l’assurance maladie (RAMQ). L’employeur n’est pas responsable de nourrir le travailleur. De plus, si vous embauchez plusieurs travailleurs, ils peuvent partager un logement.
8.Est-ce que certaines régions du Québec peuvent bénéficier d’une démarche plus rapide que d’autres régions?
Réponse :
Non, toutes les régions du Québec doivent passer par le même programme, sans passe-droit. Cependant, plusieurs métiers sont admissibles au traitement simplifié, ce qui permet une démarche plus rapide et simplifiée. Le métier doit faire partie de la liste admissible et ce, pour l’ensemble des régions du Québec.
Voir la liste des métiers admissibles au traitement simplifié
9. Les employeurs doivent-ils fournir les outils de travail aux travailleurs étrangers?
Réponse :
Oui, les employeurs doivent fournir aux travailleurs étrangers les outils dont ils ont besoin dans le cadre de leur travail. Cela s’applique au même titre qu’un employé local, qu’il s’agisse de vêtements de travail particuliers, de bottes et/ou d’outils.
10. Les travailleurs étrangers doivent-ils se soumettre à plusieurs tests médicaux et une vérification des antécédents judiciaires avant d’avoir accès à un permis de travail?
Réponse :
Oui, nous nous assurons que les travailleurs sont en bonne santé et qu’ils n’ont pas d’antécédents judiciaires. Nous effectuons plusieurs tests et plusieurs vérifications afin d’éviter toute surprise ou problématique.
11.Est-ce que les employeurs sont responsables légalement de leurs travailleurs étrangers pour la durée de leur contrat?
Réponse :
Non, le travailleur étranger est une personne à part entière et il est l’unique responsable de ses gestes. L’employeur n’a pas plus de responsabilités envers le travailleur étranger qu’avec ses travailleurs locaux. La seule responsabilité qu’il a est au niveau des engagements mentionnés dans la demande d’EIMT dans le cadre de l’emploi.
12. Les travailleurs ont-ils accès à la même échelle salariale et aux mêmes avantages que les autres employés de l’entreprise?
Réponse :
Oui, les travailleurs étrangers doivent avoir les mêmes droits et les mêmes avantages que tous les travailleurs de l’entreprise. Ainsi, leur salaire doit être en adéquation avec l’échelle salariale en vigueur dans l’entreprise et correspondre aux salaires moyens dans son métier.
13. Les entreprises doivent-elles payer le billet d’avion aux travailleurs pour leur permettre d’aller visiter leurs familles?
Réponse :
Non, les employeurs ne sont pas obligés de donner des vacances supplémentaires ou de couvrir le coût d’un billet d’avion pour permettre au travailleur étranger d’aller visiter sa famille. Pour les employés à bas salaire (moins de 23,08$/h), l’employeur se doit de payer le billet d’avion afin que le travailleur puisse arriver, au Canada, au début de son emploi, et retourner dans son pays d’origine à la fin de son contrat de travail. Si le travailleur désire aller visiter sa famille lors de ses vacances personnelles, ses dépenses de vacances sont à ses frais, comme tous les travailleurs de l’entreprise. Pour ce qui est des travailleurs à haut salaire (plus de 23,08$/h) et le traitement simplifié, il n’y a aucune dépense de billet d’avion à l’arrivée ni au départ des travailleurs qui sont requis de la part de l’employeur; ces dépenses sont assumées par le travailleur.